Les actualités


La violence

Écrit par Carmen   
Jeudi, 25 Juillet 2019 15:09

C.SALA le 18 DECEMBRE

 

La montée de la violence, nous indique que notre monde va très mal..

Quel est le sens de tout cela ?

Est-ce qu’un discours de paix pourrait suffire à apaiser les revendications du peuple ?

Le vrai problème des protestations populaires est que l’homme a besoin de se retrouver en lien avec les autres. Il est là le vrai problème et la montée de la violence montre une crise intérieure.

Le sens des mots qui sont prononcés par le peuple n’est pas toujours en adéquation avec les faits. Les évènements montrent un point de vue sociétal. Notre monde cherche une nouvelle identité. Il veut des relations humaines authentiques.

Ensemble nous pouvons éveiller nos consciences.

Chacun doit prendre sa place dans la Société.
Notre histoire tourne en boucles, nous reproduisons sans cesse des schémas qui créent un bouleversement des mentalités !

Les transformations sont nécessaires et possibles à condition que chacun se pose des questions sur lui-même et sur le sens de sa vie.

Le mouvement au caractère populaire devient de plus en plus important. Il protège le petit peuple qui est en colère parce qu’il a faim !

Ne nous trompons pas d’objectifs, les moyens utilisés par certains n’ont pas une démarche de protection mais au contraire destructrice

Il est temps de faire entendre raison à tous les milieux. Le déclin de notre société toujours monarchique est arrivé, c’est le bon moment et c’est très bien ainsi !

L’ambition de l’homme est d’aller chercher le meilleur en lui et dans le collectif.

Les évènements d’aujourd’hui peuvent nous aider à mettre à la disposition de chacun toutes les aides possibles pour installer la paix définitivement. Il suffira de bonnes volontés et de beaucoup d’Amour pour lâcher les résistances et établir l’harmonie dans notre pays et dans le monde.

 

la fable du vieux serviteur

Écrit par Carmen   
Mercredi, 27 Mars 2019 08:41

La fable du vieux serviteur inspiré

 

Dans un jardin paisible près d’un arbre de toute beauté

Un jeune enfant endormi rêve aux étoiles et à la lune

Un oiseau chante au vent de douces mélodies près du puits à souhaits

Aujourd’hui, il raconte une histoire de félicité

Qu’elle est la cause de la souffrance

Tu es ton seul ennemi et ami

Tu es capable d’être un homme bon, ou un homme méchant

Tu trouves les fruits du bonheur dans ton cœur plein de compassion

Tu es le serviteur de ton âme

 

Alors un vieil homme s’approche du petit enfant

C’est un poète et il parle aux nuages et au soleil

Il connaît le mystère du rituel pour trouver la félicité

Il chante les versets du bonheur au-dessus du puits

 

L’enfant se réveille doucement, il a soif

L’homme bon prend un fruit sucré et le donne à l’enfant

 

L’enfant plein de vie s’approche de l’arbre du bonheur

Il pose ses mains sur le tronc et lui parle

Le vieil homme au grand cœur écoute la vibration des mots

 

La lumière du soleil jaillit comme un grand trésor

Les petites étoiles scintillent tout autour d’eux

L’expérience du visible et non visible

Une rencontre entre le monde et deux âmes

Par-delà le son comme un tissage de Lumière- Conscience et Énergie

Mise à jour le Mercredi, 27 Mars 2019 08:43
 

la prière du coeur

Écrit par Carmen   
Mercredi, 03 Janvier 2018 18:42

La prière du cœur selon la tradition des pères du désert.

par Raymonde GILANT
Les pères du désert sont à l’origine d’une «méthode» pour accéder à la contemplation, qui est une base commune aux Chrétiens, Juifs, Bouddhistes et Musulmans : Ouvrir son cœur à l’expérience mystique par la détente, la focalisation et la respiration, qui permettent de se questionner soi-même, de se responsabiliser et de se détacher de ses vices naturels.

L'ENSEIGNEMENT DES PERES DU DESERT
« Le titre de Pères du désert, élargi à tous les moines ayant vécu dans le désert du Moyen-Orient, même aux Il cénobites", n'était à l'origine réservé qu'à certains "anachorètes". Une coupure totale avec leur vie antérieure (famille, amis, communauté religieuse, ce qui les privait du secours de leur évêque) et le retrait dans le grand désert pour y mener une vie solitaire en face à face avec eux-mêmes les différenciaient des "frères" qui, dans le désert également mais aux confins de la cité, menaient une existence de prière consacrée à leur Maître Divin tout en gardant des liens avec le monde. Ils y exerçaient une paternité spéciale qui leur valait d'être appelés "abba" (père).
Comme le premier d'entre eux, Antoine, il s'agissait souvent de laïcs (Antoine était même illettré). Leur enseignement n'est pas, contrairement à l'idée répandue, une apologie de la souffrance et de la privation. Le jeûne au monde, pierre angulaire de la "méthode" qu'ils préconisent et qui leur a valu le nom de Saints Nêptiques (du grec nêpsis : sobriété) est un outil, pas une fin en soi.
Il s'agit "d'une échelle qui conduit à la contemplation " »

LA TRILOGIE CORPS-ÂME-ESPRIT
« "La pureté du cœur, c'est d'être net de toute souillure ; la pureté de l'âme, c'est d'être libre de toute passion cachée dans l'esprit ; la pureté de l'intellect, c'est d'être purifié par la révélation de toute émotion pour les choses qui tombent sous le domaine des sens" »
« Le corps nous permet, grâce à ses cinq sens, de communiquer avec l'extérieur. Support de l'incarnation de l'âme, nous pourrions dire, très grossièrement, qu'il en est la demeure. Sainte Thérèse d'Avila l'appelle "l'enchâssure du diamant". Il est aussi l'écran opaque qui rejette la lumière divine alors qu'il devrait au contraire la laisser le traverser afin de se répandre dans le cosmos. »
« L'âme représente notre principe vital, le siège de notre identité. Elle s'exprime par nos émotions, nos sentiments et nous permet de mémoriser, d'exercer notre volonté, notre intelligence. Elle est également le lieu de notre mémoire permanente, linéaire, c'est-à-dire sans rupture. Les Hébreux disent qu'elle connaît sa filiation divine mais qu'à la naissance un ange appuie sur le nez du bébé afin de la lui faire oublier. Cet oubli s'accompagne d'un risque, celui de s'identifier à son incarnation. Le travail sur l'âme consiste à lui permettre de se différencier de son incarnation, tout en la respectant, avant de s'ouvrir enfin à l'Esprit.

L'Esprit est le plan de la transcendance, le plan du dépassement de l'homme vers le divin. Au-delà de nos catégories humaines sclérosantes et de nos multiples contradictions, il représente notre dimension transpersonnelle. Il porte l'empreinte de la trinité.
Rien, si ce n'est d'artificiel, ne sépare ces trois composantes de l'homme. »
« Dans la trilogie "corps-âme-esprit", l'âme apparaît donc bien comme la médiatrice entre notre dimension humaine et notre dimension divine. Toutes les traditions postulent cette double nature de l'homme et s'accordent sur ce point : ontologiquement (par nature, par essence) soudé à Dieu mais séparé de lui par ce que les Chrétiens appellent la "chute", il le recherche, parfois inconsciemment, et aspire à l'union.

LA PRIERE MONOLOGIQUE ET SON APPUI SUR LE SOUFFLE
C'est du cœur que proviennent les pensées mauvaises, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies" (10).
Matthieu et les Pères après lui, faisant du cœur le siège des pensées et la racine des puissances, reprennent une tradition qui leur est bien antérieure et qui tend à assimiler le cœur à l'âme.
Le rôle joué par le cœur dans la respiration, ce double mouvement, cet échange constant entre l'homme et le cosmos, n'y est pas étranger : cœur et respiration sont synonymes de vie. »
« Ainsi la prière, monologique (du grec monos : un et logos : parole) s'appuie sur une triple règle:
1 - La détente : cette détente pendant l'oraison ne tend pas à une simple relaxation musculaire. Elle fait du corps un réceptacle, un Graal, un lieu d'alliance avec Dieu.
2 - La focalisation : afin de faciliter la régulation du rythme respiratoire et de focaliser l'attention, une formule est répétée par l'orant. Vivre intensément les mots de cette formule évite le vagabondage des idées et la rêverie. En outre, ils vont, grâce au pouvoir du son, pénétrer dans le cœur, plaçant l'orant en état de prière perpétuelle.
3 - La respiration : c'est Genèse II-7 constamment répété et consciemment vécu. L'Eternel souffle dans notre être et toutes les cellules de notre corps sont animées par cet échange. Notre âme et notre cœur, icône de l'âme, s'en nourrissent et "le royaume de Dieu est au-dedans de nous" »
« Les techniques spirituelles reliant l'esprit à Dieu, permettent d'établir la communication entre le Créateur et sa créature. »
LE COEUR AU CENTRE DE L'EXPERIENCE MYSTIQUE
« Le cœur est donc bien en l'homme le réceptacle du maître intérieur indispensable à tout cheminement spirituel, le lieu de toute transformation.

DE LA CONFRONTATION A LA CONTEMPLATION
"A mon avis, un seul jour passé dans la connaissance bien humble de nous-mêmes, au prix de beaucoup d'afflictions et de travaux, est une grâce plus insigne de Dieu que plusieurs jours passés dans l'oraison."
Cette affirmation de Sainte Thérèse d'Avila (12), qui a consacré de nombreux écrits au processus d'évolution spirituelle, risque de bousculer bien des idées préconçues.
Le mot oraison, du latin oratio, désignait à l'origine la seule prière de demande d'où vraisemblablement cette confusion qui nous fait trop souvent oublier que la prière est confrontation. »
« Prier, c'est chercher sans aucune complaisance une réponse à la question posée par Dieu à Adam juste après la "chute" et que nombre de traducteurs bibliques ont rendue à tort par "où es-tu : Où en es-tu ?" Qu'advient-il de toi et de ton devoir d'évolution vers l'unité principielle? »
« Cette confrontation, première étape vers la philocalie ou amour de l'essentielle beauté, doit s'opérer dans l'humilité, dans la reconnaissance de l'état de faiblesse et de manque auquel nous condamne notre condition humaine et de notre propre responsabilité dans l'évolution de notre vie.
Quitter cette habitude infantile et dont notre époque est coutumière qui consiste à rendre les parents, ou la société, responsables de nos propres manques. Car ce premier renoncement ne servirait à rien s'il n'était accompagné de la volonté de nous débarrasser de nos passions et de nos vices.
Or comment pourrions-nous agir sur des événements dans lesquels nous ne nous reconnaissons aucune responsabilité ? Si "l'autre" quel qu'il soit, société, parent, voisin, est responsable de mes errements, qu'ai-je d'autre à faire qu'à attendre, pieds et mains liés, que "l'autre" change? »

« Cette expérience suprême, c'est la contemplation, cet état où le cœur et l'âme peuvent se passer de méthode pour contempler leur Seigneur. Ils sont en quelque sorte en prise directe avec Lui. Sans qu'interviennent les facultés ordinaires, ils ont la certitude de la présence de Dieu. »
Revue Française de Yoga, N°5, "L'espace du cœur.", janvier 1992, pp.119-128.

 

La méditation selon le VEDANTA - Swami Ritajananda

Écrit par Carmen   
Vendredi, 01 Décembre 2017 13:33

La méditation selon le Védanta, selon la pensée hindoue, est la répétition d'une formule sacrée. En général, c'est une petite phrase avec salutation à l'idéal choisi comme celle-ci :

Je salue Shiva. Je salue Krishna. Je salue le Brahman Suprême.

Le rôle du mantra est toujours de permettre de se concentrer sur son idéal, la signification du mot lui-même et du son émis étant secondaire. Ainsi, il est utilisé comme répétition et non pour méditer sur le sens de chaque mot.
Dans cette répétition, on mettra tout son amour, sa pensée, sa volonté. Progressivement, on entrera complètement dans une concentration telle que toute conscience du monde extérieur sera écartée. Une concentration intense qui peu à peu pourra prendre la forme du commandement de Jésus pour l'amour du Seigneur : « Vous aimerez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre esprit, de toute votre âme. »
Ainsi, le japa, la répétition du nom du Seigneur, n'est pas une activité machinale, mais une activité très intense avec une concentration profonde. Évidemment, cela peut être très dur au début, mais, par la pratique, cela devient plus facile et naturel. La préparation faite avant le japa aidera aussi fortement. Si, émotivement, on peut établir une relation d'amour avec son idéal choisi, le japa sera facilité par cette relation personnelle. Celle-ci peut paraître imaginaire au début, mais elle sera plus sensible par la suite, plus réelle. Il faut répéter le mantra doucement, en se concentrant. Entre deux répétitions, on doit observer un intervalle afin d'entraîner l'esprit à dépasser tout ce qui est du domaine de la pensée. On essaiera ainsi d'accéder au domaine spirituel où même la pensée n'a pas le droit d'entrer. Le mental doit être parfaitement calme, comme s'il n'existait plus.
S'il est bien fait, le japa peut être comparé à l'écoulement régulier, homogène, de l'huile versée d'un vase à un autre. Ainsi sera établie une forte relation entre Dieu et soi-même.

La concentration sera fixée sur un point de notre corps. Ce peut être le cœur. Mais le cœur dont il s'agit n'est pas le cœur physique. Il se situe au centre de la poitrine, à trois centimètres au-dessus de l'estomac, à la hauteur du sternum, entre la colonne vertébrale et le sternum. On se concentre parfois sur un point entre les sourcils. Dans cette forme de concentration sur un point du corps, il y a des réactions physiques ou psychiques, comme des douleurs. À ce moment-là, on peut interrompre la concentration sur ce point et la fixer sur un point situé hors du corps, ce qui écartera les douleurs.

Commencer le japa sur une forme spirituelle est toujours facile. Après quelque temps, on pourra méditer sur les attributs. Mais le but à atteindre est de transcender tous les noms, toutes les formes et tous les attributs.
C'est ainsi que l'on doit faire le japa. Il est bon d'y consacrer vingt minutes ou une demi-heure.
On peut aussi se concentrer sur la forme d'une Incarnation divine, ou bien sur un grand maître spirituel. On peut encore méditer sur la présence du Seigneur en tous les êtres. Il y a aussi la méditation sur le Seigneur au-delà des formes et de toute description, esprit divin résidant dans tous les cœurs. Elle est difficile à pratiquer.

Ces différentes formes de méditation sont bonnes, elles aident à dépasser la conscience du moi. Le Mantra :
Om kâram bindu samyuktam nityam dhyâyanti yoginah Kâma-dam moksha-dam chaiva Om kârâya namo namah.
Les yogis méditent constamment sur la syllabe Om composée des sons O et M.
Cela, Om, comble tous nos désirs et mène à la libération.
Salutations encore et encore à ce symbole Om.


L’Inde apporte de précieux enseignements. Vous connaissez l'image de Shiva dansant. Il n'y a pas de danse de Shiva en Occident. C'est une contribution unique de l'Inde. Parmi les beaux fruits qui vous parviennent de l’Inde, son enseignement spirituel en est un. Il en est ainsi du mantra.
On ne saurait dire à quelle époque remonte la découverte de la puissance du mantra. Il a toujours été là, reconnu comme le moyen le plus efficace des disciplines religieuses hindous. On parle des Védas. Ils sont au nombre de quatre et, parmi les Écritures sacrées de l'hindouisme, ils sont fondamentaux. On les a traduits pour faciliter la compréhension, mais les hindous eux-mêmes n'essaient  pas de comprendre la traduction des Védas. C’est avec une grande attention qu’ils s'efforcent de les chanter en observant le son exact, l'intonation juste, le rythme et la modulation traditionnels. C'est  une loi qui ne doit pas être transgressée. On croit que réciter les Védas, sans respecter les règles établies, attire la malédiction.
Il y a partout en Inde des écoles fréquentées par des élèves qui apprennent à chanter et à moduler très exactement les textes sacrés en sanscrit, tels qu’ils l’ont toujours été. Le chant des Védas est auspicieux ; il apporte le bien. C’est ainsi que commence la tradition du mantra et de sa répétition.

Il y a quelques années, j'ai  rencontré un prêtre qui chantait des textes védiques ; je lui demandais qu'elle en était la signification. Il ne la connaissait pas. « On nous a appris à chanter très exactement, répondit-il, je ne sais pas ce que signifie les paroles. » J'ai  pensé avec étonnement qu'il chantait comme un perroquet, mais maintenant j'apprécie  mieux ce qu'il a voulu dire : le chant est par lui-même ce qu'il y a de plus important.
En Inde toutes les cérémonies comprennent des chants védiques. C'est  une tradition si ancienne, si répandue et si attachante que même chez les bouddhistes il y a toujours un prêtre qui vient chanter un texte sacré. La croyance veut que la récitation des chants védiques suffit à assurer le bien de toute la maison. Sri Krishna dit dans la Bhagavad Gita  : « Je suis le grand Sama. » Le Sama est un Véda chanté toujours avec des modulations particulières.
Les hindous croient que l'on  peut se purifier du péché par la méditation sur le mantra, être libéré et atteindre la béatitude. C'est  le salut. Donc, celui qui peut apprendre un mantra aura tout.

Mantra est un mot composé de deux syllabes : man, activité mentale de la méditation, et tra, qui sauve, qui donne le salut, la libération. Le mot par lui-même signifie donc que le salut est certain pour celui qui médite sur le mantra. Il faut le recevoir d'un maître qui en apprend le son traditionnel à son disciple. En lisant ou en écrivant un mantra, on en obtient pas le bienfait parce que toute sa valeur réside dans le son. Et Swami Ramakrishnananda a bien précisé que le son du mantra n'est pas reçu de loin mais de près, de bouche à oreille. Il doit être entendu et bien appris. Dans la cérémonie de l'initiation, telle qu'elle était célébrée autrefois en Inde, le mantra était reçu dans l'oreille, le disciple étant complètement enroulé dans un drap.
Un mot, tel qu'il est utilisé dans la conversation, est composé de lettres. Chaque lettre est le symbole d'un son. En prononçant des lettres on entend les sons, on se souvient d'un mot, on le comprend. Le mantra est autre chose. Même les mantras qui sont simples dans leur forme produisent des effets différents, parce qu'un mantra est composé de certaines lettres choisies par le maître et disposées dans un ordre particulier pour produire un certain assemblage de sons. Quelquefois, les termes du mantra peuvent avoir une signification : d’autres fois il n'en est pas ainsi, quand seul le son est important. Les lettres ne représentent que des symboles. L’effet du mantra n’agit pas sur le plan de la raison. Donc, la lecture d'un mantra sur une feuille de papier ne produira pas de grands résultats. Il faut entendre le mantra prononcé par un maître qui l’a lui-même répété pendant longtemps. La connaissance acquise par la répétition du mantra s'étend bien au-delà du plan de la raison. Elle est, dit-on en Inde, dans la conscience profonde.
On peut demander pourquoi attribuer une si grande valeur au son. Le Védanta enseigne que la seule réalité, Brahman, existe derrière le monde entier. Brahman a eu l’idée de créer le monde ; c’est ce que nous disons pour l’expliquer. Tout ce que nous voulons faire, nous le pensons tout d’abord, puis cela devient action. La pensée est reliée au mot, et le mot au son. Ainsi ondit qu’avant la création, il y avait shabda-brahman, décrit comme le son. Cette idée appuie fortement celle de la création par le son. shabda est le son. Nataraja, Shiva dansant, tient un petit tambour dans sa main. Le tambour produit un son beaucoup plus fort que celui d'un piano ou d'un autre instrument de musique. Le tambour dans la main de Nataraja signifie le son, la création. Cette image représente le Créateur, le Protecteur et le Destructeur. C'est le Seigneur.
Le son Aum est très important pour les hindous. Sri Aurobindo en a donné une explication intéressante, disant que le Pasteur divin, c'est-à-dire Dieu, devient lui-même le mantra Aum.

Quand la pensée, dirigée vers Dieu, devient effective, la lumière de l'être s'exprime par elle-même. C'est Cela qui révèle la splendeur dans le mot, le secret de la pensée et qui conserve le rythme. L'homme répète le rythme de l'Éternel ! Ce qui illumine, c'est Dieu lui-même. Les Écritures disent : C'est ce qui est connu par les Védas.

Le mantra de la conscience divine apporte la lumière de la révélation.
Le mantra de la puissance divine apporte la volonté d'effectuer.
Le mantra de la béatitude, ananda, apporte l'accomplissement de la joie spirituelle de l'existence.
Tous les mots et toutes les pensées proviennent de l'écoulement des vibrations du grand son Aum qui est Brahman, l'Éternel.
Derrière la manifestation des formes et des objets sensibles, derrière le jeu continuel de ce qui est conçu en soi, dont les formes des objets sont des figures, derrière la manifestation de la supra-conscience et de la puissance de l'Infini est Aum... source souveraine des germes et des matrices, des choses et des idées, des noms et des formes. Aum est lui-même intégralement l'Unité suprême, intangible et originelle, existant par soi-même, hors de toutes les manifestations.

Les Védas ont été considérés comme des mantras et même certaines parties du Véda sont appelées des mantras. Cela signifie qu'ils doivent être répétés ; le mantra ne dépendant pas tellement de sa signification, mais du son produit par sa répétition.
L'idée du son Aum exprimant le Brahman suprême se trouve également dans la Mandukya Upanishad, dont le texte assez court a reçu une grande karika (commentaire) écrite par le philosophe Gaudapada, et sur laquelle Sri Shankacharya a composé des commentaires très connus.
Cette Upanishad explique comment Aum représente Tout, c'est-à-dire comment la répétition de Aum est le grand mantra.
La Katha Upanishad, la Mundaka Upanishad et d'autres textes disent de se concentrer sur Aum. Sri Aurobindo a fait comprendre que Aum représente tous les Védas, toute la création et Dieu lui-même. En ayant cette connaissance, en sachant que Aum représente Dieu, en méditant sur Aum, on peut atteindre l'état de supra-conscience, de réalisation directe et de communion avec le Seigneur.

Swami Vivekananda a longuement parlé de la méditation sur Aum dans le bhakti-yoga et d'une manière plus étendue encore dans le raja-yoga. Il a expliqué que le pravana (syllabe mystique) Aum représente tous les mots et tout ce qui existe dans l'univers. Ainsi nous allons de la création au Créateur, c'est la voie suivie par les dévots.
Le mantra a pris de plus en plus d'importance, probablement à l'époque de l'Atharva-Véda, en servant dans les incantations pour demander la réussite des affaires mondaines, la victoire, la destruction des ennemis, la possession, le succès de certaines actions magiques. Mais la science du mantra ne s'y est pas développée autant que dans les tantras où le mantra est partie intégrante du culte offert aux différentes divinités. L'école du tantra est importante dans la religion hindoue, parce qu'elle a donné la forme du culte qui est plus ou moins celle adoptée partout en Inde. D'autre part, la philosophie du tantra est satisfaisante, le yoga du tantra est mis en pratique et tous les rites en vigueur actuellement sont ceux du tantra.
Si Dieu est Un, seul et unique — Brahman selon les Upanishads — que signifie les différentes divinités ?
Dieu est un, mais il est adoré en diverses formes qui représentent les divers aspects du divin. En pensant au Seigneur d'amour, on médite sur Sri Krishna ; cette idée est fortement établie dans la tradition ; en pensant à la sagesse, on médite sur Sarasvati ; pour la puissance, on médite sur shakti ; pour le succès, sur Ganesha ; pour la prospérité, sur Lakshmi ; pour la bonté, sur Shiva.
Méditer sur Dieu sans forme, dont la nature est si diverse, éternelle et infinie, n'est pas facile pour tous ; ceux qui ne sont pas des ascètes ont une sorte d'attraction qui les attache au monde ; le mantra les aide beaucoup à méditer. Pour la célébration des cultes, on emploie certains dessins appelés yantras et les images. L'adoration des images est dite primitive ; celle des yantras un peu plus élevée, mais ce qu'il y a de préférable est la méditation sur le mantra. Elle est plus efficace.
Le mantra est la divinité elle-même pour un adorateur fervent et pour un rishi. En méditant sur la divinité, on arrive à l'illumination. Autrefois, en Inde, on n'utilisait pas le mot rishi aussi souvent que de nos jours. Rishi n'est pas un titre, mais un état très rare de connaissance. Par exemple, Ramana Maharshi est vénéré partout en Inde comme le seul rishi de notre époque. Un homme ne peut pas dire de lui-même : je suis un rishi. Les hommes le reconnaissent comme un grand sage qui a réalisé le Suprême. Un rishi a eu la vision du Suprême. Il a vu le mantra.
Les Védas n'ont pas été composés par quelques hommes, ils ont été révélés directement aux rishis. C'est une révélation. Donc il est dit que ceux qui ont transmis les Védas étaient les rishis. Ils ont eu l'illumination en méditant sur la divinité. C'est ainsi que leur a été révélé le grand pouvoir de la pensée concentrée. C'est la force du mantra.
On ne peut pas considérer le mantra comme un mot ou une syllabe, parce qu'il vient d'une révélation qui est atteinte dans une certaine condition du mental et obtenue à la suite de disciplines spirituelles. N'importe qui peut accomplir les mêmes disciplines. En les accomplissant, il peut atteindre le même plan spirituel que celui des rishis ou d'un adorateur fervent. Il aura alors la même révélation. J'espère que vous pouvez bien comprendre ceci.
Nous acceptons le mantra d'un rishi qui a eu l'illumination, qui a vu le mantra et qui nous le transmet. En acceptant le mantra, nous voulons suivre la discipline que notre maître nous enseigne. Alors, peu à peu, notre mental s'élève. Quand il arrivera au même plan spirituel que celui du rishi qui a eu l'illumination, nous aurons aussi la même illumination. Nous serons en présence de la divinité. À ce moment-là, dit-il, le mantra devient illuminatif, c'est-à-dire qu'il peut donner l'illumination.
On peut se poser beaucoup de questions quand on entend parler d'un sujet si peu connu. Il faut surtout avoir la volonté de suivre les disciplines et de faire l'expérience. La vibration des sons du mantra ne paraît être que celle des sons physiques, dans le langage ordinaire, ce qui semble de peu d'importance. Mais, pour les fidèles et les adeptes convaincus, les sons du mantra sont le mantra lui-même, identifié à la divinité, capable de donner l’illumination. Pour parvenir à cet état, il faut suivre une pratique constante du japa dont le but est de transformer les sons ordinaires d'un  mantra en une source d'illumination.

La source d'illumination du mantra est pleine d’énergie consciente, elle possède des pouvoirs extraordinaires. Il en est ainsi pour le mantra Aum qui remonte à l'époque  la plus ancienne. Dans les Védas se trouve la Gayatri, répétée aussi de nos jours, mais on a dit autrefois que ce mantra était réservé à certains ; on ne pouvait le donner à tous. Seuls les enfants brahmines le recevaient de leur père qui l'avait  reçu de leur père. Ainsi de siècle en siècle, la Gayatri fut transmise de père en fils, comme premier mantra accepté par les hindous. Quand j'étais  jeune, j'ai  reçu un livre sanscrit disant que la Gayatri est un mantra incomparable.
S’il est vrai que la Gayatri est unique et si elle est réservée à certains, alors qu'y a-t-il pour les autres ? Heureusement l'école des tantras a beaucoup élargi cette manière de voir en faisant connaître plusieurs mantras et en indiquant ceux qui correspondaient aux différentes divinités adorées. Ces mantras ont tous été transmis par les rishis qui les ont vus dans leur expérience spirituelle et leur illumination. Il faut savoir que le mantra n'est  pas toujours formé de la seule syllabe Aum. Chaque aspect de Dieu a un son ou un mantra particulier.
Les tantras donnent beaucoup d'instructions  à ce sujet, avec des détails précis indiquant comment le son est utilisé pour chaque aspect de la divinité, quel est son effet produit par le son, en indiquant aussi la philosophie et le rythme. Pour mieux le comprendre, nous avons besoin d'un  exemple.
Le mantra commence toujours par le son Aum, premier mantra des Védas et des Upanishads. Il n'y  a pas d’autre mot aussi plein de signification. Aum est le pranava. Les chants commencent par le pranava. Puis vient un autre son particulier à la divinité adorée. Chacune des divinités différentes a un son particulier ou un mantra qui peut être court. Quelquefois il y a seulement un son ou quelques lettres assemblées. Il en est ainsi du mantra de la Mère Divine, composée de seize lettres sur lesquelles on médite pendant la nuit de pleine lune. Il y a par exemple les deux sons : haim et hrim. Ils sont répétés pour éveiller en nous l'image de la divinité sur laquelle nous méditons. On dit qu'il suffit de répéter ces sons
La méditation demande une grande préparation. Quand on médite, on évoque tout d'abord en soi la forme de la divinité. Cela semble difficile à beaucoup de personnes en Occident ; elles me disent, « Oh ! je ne peux pas visualiser ! »
En Inde, chaque aspect des différentes divinités a une forme décrite avec tous les détails. C'est la même chose en Occident pour Jésus. Chaque artiste a représenté le Christ a sa manière. Toutes ces images ne sont pas les mêmes, mais certains détails évoquent sûrement le Seigneur Jésus. Nous le reconnaissons sans qu'il soit nécessaire à l’artiste d’identifier le sujet. Il en est de même en Inde pour les différentes divinités. Des détails indiqués permettent à l’adorateur de visualiser devant lui la divinité adorée. Dans les chants, ces détails sont décrits. Ainsi l’adorateur commence à réciter le japa en visualisant en lui la forme de la divinité ; puis il répète le mantra. Alors il se produit progressivement un changement interne par l’influence du mantra. On dit qu'il devient vivant et puissant. C’est la puissance du mantra qui produit le changement.
Enfin, si l’adorateur a déjà visualisé en lui la divinité sur laquelle il a médité, il peut arriver à en avoir intérieurement la vision. C’est la deuxième partie de l’activité du mantra.
Il y a une troisième partie, plus universelle, très connue en Inde : les noms de la divinité : Shiva, Rama, Krishna, Durga, Ganesha et d’autres. Pour les dévots, les noms de la divinité sont identiques à la divinité elle-même. On ne pense pas que la divinité est une chose et ses noms une autre. Il en est ainsi du mantra shabda-brahman et de Brahman éternel. Les Écritures du tantra disent que le son est éternel. Aum est identifié à Brahman.
Ainsi nous nous pénétrons mieux de l’importance attribuée au mantra dans la religion hindoue. C'est  par la vibration des sons du mantra que se forme, dans le disciple, la vibration juste qui amène à celle du Suprême lui-même. C’est l’explication. Nous avons dit que derrière tout ce qui existe est Brahman, la réalité ultime. Brahman est en nous et autour de nous, seul et unique. Il n'y a rien d'autre.
Avant la création était le son, shabda-brahman. La création est précédée par la pensée. La pensée ne peut exister sans les mots. Les mots ne peuvent exister sans les sons. Donc, le son, shabda-brahman, est absolument nécessaire. Quand vous méditez sur l'aspect de Brahman qui est le son, vous suivez par le son le chemin qui vous amène à Brahman lui-même.
Il y a d'autres explications. Vous pouvez en demander d'autres et choisir celle qui vous convient le mieux. Il est bon d'entendre plusieurs explications. Elles ne sont pas tellement différentes les unes des autres et elles arrivent toujours au même point.
Dans la littérature tantrique, la répétition du mantra a une grande importance. Nous essaierons de comprendre l'explication que donne le tantra à ce sujet.
Tandis que le Brahman du Védanta représente l'Unique et Ultime Réalité qu'on appelle aussi l'Absolu, il se trouve divisé en deux aspects différents dans le tantra. L'un de ces deux aspects est appelé chit. C'est l'aspect statique, infiniment subtil et illuminé. L'autre aspect, plus grossier, est appelé shakti. C'est l'aspect dynamique, qui est la source de toute création, sous sa forme de vibration primordiale. Tout ce que nous voyons autour de nous, êtres, objets et choses matérielles sont des manifestations extérieures des vibrations. Ainsi, shakti est l'aspect grossier et chit, l'aspect subtil de l'énergie originelle.
Shakti est aussi appelée nada, shabda ou prana.
Nada, le son, peut être considéré comme l'âme de l'univers et l'on dit que la création a commencé par un son. C'est shabda-brahman, le Suprême manifesté dans le son.
Prana représente le souffle qui anime tous les êtres vivants. Mais nous devons nous souvenir que nada, shabda et prana ne sont pas séparés de chit. Chit et shakti ne sont pas différents. Ils sont les deux aspects de la même Réalité, et, en shakti manifestée dans les éléments grossiers, se trouve chit, caché, à l'état subtil. Sri Ramakrishna avait coutume de dire que Brahman et shakti sont inséparables, indissociables, tels le feu et son pouvoir de brûler. Il en est de même pour chit et shakti dans le tantra.
Chit existe donc en tout ce qui est manifesté dans le monde sous des formes subtiles ou grossières. On peut seulement dire que dans les formes subtiles chit est prédominant, tandis que dans les formes grossières il l'est moins, et c'est alors shakti qui prédomine, en tant que nada, prana ou shabda. Nous devons comprendre ainsi que dans toutes les manifestations de nada, shabda ou prana chit est présent à l’état subtil. Chit existe en tout ce qui est créé.
Nada, le son, est considéré comme un des éléments les moins grossiers de la manifestation de shakti. C’est donc en utilisant nada, que chit pourra être atteint plus facilement. Et ainsi le tantra utilise le son, qui est une vibration subtile, pour parvenir à chit. Par ce moyen, chit sera éveillé plus facilement que par des objets matériels et grossiers.
Rappelons-nous que chit est l’illumination, et qu'il faut arriver au cours de la sadhana à atteindre chit pour obtenir la Réalisation. Le tantra va ainsi se servir du son et de la vibration subtile des mots qui composent le mantra pour éveiller chit. En utilisant l’aspect dynamique, shakti, sous sa forme la moins grossière, celle du son (nada), le tantriste parviendra à chit, qui est le but à atteindre, l’illumination.
Le mantra, par la vibration du son, est donc l’expression matérielle la moins grossière, et par conséquent la plus proche de chit. La répétition du mantra facilitera cette approche.
C’est la description donnée dans le tantra qui explique pourquoi on doit faire le japa, et comment on doit méditer sur le mantra.
Les savants reconnaissent que cette découverte de la répétition du mantra est vraiment une contribution importante apportée par le tantra. Elle nous montre la relation très proche qui existe entre nada et chit, c'est-à-dire entre le « son » et « l'illumination », et elle nous explique que tous deux ne sont pas différents de l'énergie cosmique, shakti.
On peut penser qu'un tel sujet n'est pas si simple et que le rôle du gourou est décisif. Le gourou doit nous comprendre et choisir le mantra approprié à chacun. Mais il est bon de connaître un peu l'enseignement du tantra

 




 

Mise à jour le Vendredi, 01 Décembre 2017 13:35
 

le trésor de la compassion - buddhaline

Écrit par Carmen   
Mercredi, 29 Novembre 2017 23:02

Le trésor incomparable de la compassion

 

La compassion est la source de toute vie car elle est la nature de Bouddha, présente en chaque être sensible comme un trésor inépuisable. Maître Hsing Yun est le fondateur de Buddha Light International Association qui, à partir de Taiwan, développe des centres d’enseignement du Dharma et des actions caritatives dans le monde entier.

 

Par Maître Hsing Yun

Extrait du livre Beyond Ignorance and Enlightenment, éditions BLIA, 2002

La compassion est le trésor que partagent tous les être sensibles

La compassion est le fondement du bouddhisme, mais la compassion n’est pas pour autant le domaine réservé des bouddhistes. C’est un trésor commun que partagent tous les êtres sensibles. Parce qu’il y a de la compassion en ce monde, la vie est pleine de sens. Alors que nous subissons les épreuves et les tribulations de la vie, la compassion nous inspire des visions innombrables.

L’esprit de compassion est la source intarrissable de toute vie, parce que la compassion est la nature de Bouddha. Les êtres sensibles peuvent atteindre la nature de Bouddha grâce à la compassion. La compassion est aussi la vertu de base de notre humanité, car on peut manquer de tout mais avoir quand même de la compassion. Inspirées par la compassion, nos paroles et actions sont pareilles au soleil, à l’eau fraîche ou à une jolie fleur, donnant au monde lumière, pureté et joie.

La compassion ne se réduit pas à la simple sympathie. Si nous nous levons pour combattre au nom de la vérité et la justice, contre l’oppression ou pour la vérité qui se trouve bafouée et attaquée, alors nous agissons courageusement et nous pratiquons la vraie compassion. Pratiquer la compassion exige de la sagesse parce qu’il ne s’agit pas d’une simple pensée bienveillante ; on aide autrui en étant sage et raisonnable. La compassion ne consiste pas seulement à suivre la foule, mais à servir les autres en défendant des points de vue et des pensées justes. Il ne s’agit ni de s’efforcer égoïstement d’être utile à ses amis et sa famille, ni de rechercher des faveurs. Le plan le plus élevé de compassion doit être parfaitement désintéressé et impartial.

La compassion, une éthique altruiste

La compassion est la mise en pratique authentique de notre éthique, en aucun cas l’aune avec laquelle nous mesurons les autres. Elle ne se limite pas à des paroles aimables d’éloges et encouragement. Parfois les circonstances peuvent exiger que l’on fasse valoir de l’autorité, afin de triompher des atrocités qui se commettent. C’est plus difficile, mais c’est néanmoins une pratique de grande compassion. Dans la société contemporaine, un grand nombre de personnes se méprennent sur le sens de la compassion et, en réduisant le pardon et la magnanimité à la permissivité et l’indulgence, détruisent l’ordre social.

La compassion est parfois mal appliquée, d’une manière dégénérée, pouvant même favoriser ou provoquer la criminalité. Si, par exemple, on libère au hasard des animaux, cela peut causer leur mort ; si on distribue arbitrairement de l’argent, on peut encourager la cupidité. C’est pourquoi la pratique de la compassion doit être dirigée par la sagesse ; autrement de bonnes intentions seront complètement détournées de leur but.

La compassion ne doit pas être statique, elle s’inscrit dans le mouvement d’une perpétuelle sublimation de l’attitude altruiste et bienveillante. Le Sûtra de l’ornementation fleurie des bouddhas* dit : « Notre seul voeu est de libérer tous les êtres sensibles de la souffrance, sans espérer la sérénité pour nous-mêmes. » La vraie compassion consiste donc à vouloir se charger des soucis des êtres du monde en se réjouissant du bonheur de tous.

Il y a dans ce monde beaucoup de rêves qui ne se réalisent pas et, quand nous pratiquons la compassion, il arrive que nous aussi nous sentions à bout de force. Pourtant, seule la compassion peut rétablir la paix et l’harmonie au coeur du conflit ; seule la compassion peut créer l’affinité nécessaire au succès de toutes actions et entreprises humaines. La compassion est véritablement le trésor inépuisable de la vie !

* Sûtra de l’ornementation fleurie des bouddhas ou, en sanskrit, Avatamsakasûtra, important sûtra du Mahâyâna qui traite de la vacuité de tous les phénomènes et de la nature inconcevable de la réalité transcendant les notions d’un et de multiple.

 
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