l'Energie et les Marma


Biblio : la science secrète des marma – ed. Recto-verseau

 

L’ENERGIE et les MARMA

Marman : point vulnérable du corps – point faible (aussi fig.) jointure ; secret mystère ; qui concerne des secrets ;

MEDITATIONS

« On se réjouit quand le soleil se lève, on se réjouit quand le jour est à son couchant : les hommes ne sentent pas que c’est leur propre vie qui s’en va » Râmâyana (II105)

« N’aie pas peur ! Tu ne mourras pas. Je te ferai atteindre la vieillesse. J’ai exorcisé la consomption (le vieillissement) de tes membres, la fièvre dans tes membres » Atharva veda V30

« De deux sortes en vérité sont les médecins. O Agnivesha : les uns sont compagnons de la vie et détruisent les maux, les autres sont compagnons des maux et détruisent la vie » (Charaka Samhitâ)

Tout d’abord la médecine de l’Inde s’est inspirée des conceptions naturelles des Veda, tout en se servant des traitements légués par la pratique empirique. Elle a calqué sa pensée sur la philosophie indienne qui s’est développée d’une manière prodigieuse entre les VIII et VI e siècles av JC

Médecine prévédique avant 2000 av JC : la maladie est expliquée par l’action maléfique des esprits qui peuplent un environnement hostile. Par les rites, les injonctions, et les formules magiques, ils espèrent neutraliser leur malveillance.(piscine, actes chirurgicaux ...astrologie)

 

Médecine védique (1500 – 600 av JC) : place importante aux dieux mâles représentant les forces de la nature. Indra, Rudra ... Surya le dieu soleil, Vâyu dieu du vent,  Soma le dieu de l’eau.. sont les divinités de la nature. En connexion avec la lune, Soma est aussi le dieu de la plante sacrificielle qui fournit l’amrita, la boisson des dieux et l’élixir d’immortalité.

Agni le dieu du feu, habite en permanence le foyer domestique. Il transmet les sacrifices offerts aux dieux et sert ainsi d’intermédiaire.

Varuna occupe une place importante, il maintient rta (le Bon Ordre du Monde) c’est le dharma qui constitue l’un des piliers de la pensée hindouiste. Le péché est jugé non pas en fonction des intentions du pécheur mais en fonction du trouble qu’il entraine.

Arrive doucement une conception du monothéisme tendant à considérer tous les dieux comme de multiples aspects de l’Unique indéfinissable que l’on appelle KA ou qui ou lequel ??

Les Veda révélés au rishi (sages) au cours de la seconde moitié du IIème millénaire contiennent des considérations cosmogoniques, et philosophiques, des hymnes et des formules rituelles exprimés en sanskrit.
Les hommes sollicitent la protection des dieux contre les hordes de démons qui les assaillent et contre les sorciers qui les agressent par leurs opérations magiques. Grâce à l’aide des rishi, ils obtiennent la vigueur, la santé, le succès de leurs entreprises ainsi que des victoires dans les batailles et dans les jeux de l’amour. Les heureux effets des filtres et des amulettes renforcent ceux des hymnes.

Pour la médecine ayurvédique la maladie résulte des manquements au rituel et du non-respect des bonnes règles de vie. La rupture du contrat qui lie l’homme aux dieux provoque des représailles.

Les dieux utilisent les fléaux pour sanctionner les fautes collectives et des maladies pour punir les péchés individuels.

Le prêtre médecin Atharvan s’efforce d’identifier le dieu offensé d’après les symptômes de la maladie afin de le circonvenir par des rites appropriés.(offrandes, oblations, pénitence, jeûne, mantra..)

 

Le védisme considère la parole non seulement comme l’expression sonore de la pensée mais de par ses vibrations comme un instrument de puissance capable d’influencer les actions divines. Aussi ces moyens sont mis à profit pour obtenir la guérison des maladies.

 

Voici la prière donnée à Varuna, le dieu de la Norme qui punit par l’hydropisie (l’œdème) les péchés volontaires et involontaires « cent, mille remèdes sont à toi. O Roi. Grande, profonde soit ta bienveillance. Ecarte loin la Perdition, bien loin. Tout péché commis, ôte le de nous »

Bien entendu ces démarches oratoires sont complétées avec une médication le plus souvent végétale.

Les Veda considèrent les eaux, le feu et le vent comme représentant les éléments constitutifs du monde cosmique auquel répondent ceux du monde biologique. Le rôle dynamique essentiel du souffle y est décrit en termes poétiques d’une saisissante beauté.

Hommage au Souffle ! Sous son contrôle est cet univers. Il est le maître de toutes choses. Tout en lui a ses assises. Pénétrées de pluie, les plantes échangent des paroles avec le Souffle.

« tu as allongé disent-elles notre durée de vie. Tu nous a faites toutes parfumées. »

Le souffle revêt les êtres comme le père revêt son fils aimé. Le souffle est Maître de toutes choses de ce qui respire et ne respire pas.

O Souffle, ne te détourne pas de moi ! tu ne deviendras pas autre que moi-même. Je te lie à moi, Ô Souffle. Tel l’embryon des eaux, pour que je vive. »

La médecine âyurvédique et ses prémices philosophiques :

L’AYURVEDA : ou science de la longue vie est considérée comme un veda supplémentaire.

Elle a deux buts :

  • Maintient et rétablit la santé physique et mentale de l’homme, sauvegardant ainsi son bonheur terrestre
  • Lui impose le respect des lois du dharma, lois de l’harmonie universelle qui se rapportent à son comportement psychophysiologie, social et religieux et en assurant son équilibre, elle l’aide à atteindre la suprême vérité et à se libérer du cycle des réincarnations.

Les Upanishad et les darshana 1000 et 500 av JC : complètent les VEDA

Les Upanishad enseigne la notion de Brahman – Etre Suprême et l’Atman – le Soi individuel. Dont une parcelle habite l’homme le faisant participer à la nature divine. « tat tvam asi » - tu es Cela – (toi aussi tu es Cela) et « so ham » Lui c’est moi – l’homme doit arriver à la pleine conscience de son identité avec Brahman afin de rompre les chaînes des réincarnations.

Les darshana ou point de vue philosophiques représentent les écoles de pensées brahmaniques au nombre de SIX, dont le YOGA.

 

LES MARMA

Le respect des marma dans la chirurgie ayurvédique est fondamental. Ce sont des carrefours anatomiques essentiels dont la lésion chirurgicale ou traumatique entraîne des troubles fonctionnels graves ou la mort.

A leur niveau se trouvent réunis les cinq éléments organiques : les ligaments, les muscles, les articulations, les os et les conduits parcourus par vâyu, pitta , kapha et rakta. Ils sont au nombre de 107 marma

 

Le mot ‘marma’ est d’origine Sanskrit et signifie ‘caché’ ou ‘secret’. Quelque chose de caché, quelque chose de sacré, quelque chose au-delà de la compréhension.

Les marma sont les clefs du massage ayurvédique : ces points ou zones où le corps et la conscience se rencontrent.

Les marma sont toujours situés dans le corps physique ainsi que dans le corps subtil parce que, selon l’ayurveda, il existe une anatomie subtile où des énergies occultes circulent à travers 72000 nadi (canaux d’énergie dans le corps énergique)

 

Selon VAGBHATA un grand médecin ayurvédique, les marma sont des points où il y a une douleur, une faiblesse ou une pulsation anormale. Selon lui, les marma sont les sièges de la force vitale, de la force de la vie ou prâna. Pour lui, chaque point douloureux ou sensible est un marma potentiel

 

3000 ans avant notre ère, SUSHRUTA, grand chirurgien ayurvédique, disait que chaque fois qu’il y a jonction de ligaments, de vaisseaux, de muscles, d’articulations, de nerfs, de canaux lymphatiques, il y a la possibilité de trouver un marma.

Les marma sont des centres d’énergie, là où l’énergie circule, là où elle est présente.

Les sages disent que vata, pitta, kapha se trouvent dans les marma, mais que c’est vata ou vayu qui anime les marma.

 

La mort, la blessure, la maladie difficile à soigner sont souvent la conséquence d’un marma qui a été malmené, heurté. La connaissance des marma demande que l’élève soit digne de recevoir l’enseignement.

 

Les textes nous confirment que ces points peuvent à la fois être dangereux et nous aider à amener le bien-être et une bonne santé. Par exemple, un simple petit mouvement circulaire, doux, fait avec l’annulaire et le majeur, sur un marma peut éliminer les toxines et divers blocages dans le corps.

 

Dans la médecine indienne, il est dit que si aucun marma n’est touché, la maladie n’est pas mortelle, même si beaucoup d’organes sont touchés.

Les marma sont de petits espaces contenant cette force de jivatman, cette force consciente de l’élan vital « ayu ».  Selon les Veda, il s’agit de la rencontre entre tejas (la lumière du soleil), marutam (le vayu ou l’air) et soma (le nectar de la lune)

 

Selon l'Ayurvéda, il existe plusieurs niveaux de fonctionnement du corps : physique, subtil et causal.

Les 3 énergies vitales Prana, Ojas et Tejas agissent au niveau subtil.

Leur fonctionnement correspond respectivement, au fonctionnement de Vata, Kapha et Pitta.

Ojas est l’énergie subtile des dhatu qui prend en charge l’équilibre hormonal. Ojas contrôle les fonctions vitales avec Prana. Les activités cellulaires dépendent de lui. Il est responsable du système immunitaire et de l’intelligence. Le siège principal de Ojas est le cœur, l’organe le plus important.

Tejas est l’énergie subtile qui dirige le feu biologique Agni.

 

Les marma c’est la rencontre de 6 états entre vata, pitta, kapha, entre sattva, rajas, et tamas (les 3 guna)

Ces marma sont des centres d’énergie comme les chakra. On peut les considérer comme des petits chakra qui sont liés entre eux par les nadi.

Chaque marma a un nom, une fonction, une dimension. Chaque marma a une manière d’être touché, voire sollicité. Chaque marma demande une étude particulière et avant même de pouvoir aborder leur étude directe, les enseignants réclament une préparation physique, émotionnelle, mentale et spirituelle soutenues, par une étude approfondie de l’ayurveda

 

La science des marma étaient utilisée par les brahmanes prêtres et enseignants. Ils savaient chanter les mantra, officier dans les cérémonies et les rituels et posséder les secrets de tejas, de marutam et de soma.

 

Cette science secrète était utilisée dans le sud de d’Inde. On étudie également les marma dans les écoles de Kalaripayat (art martial indien) comme science de premier secours.

 

Les 5 plans de conscience et les cinq corps.

  1. annamaya-kosha (enveloppe de nutrition) ou sthûla-sharîra (corps grossier) : le corps physique ; il est constitué de cinq substances (tanmâtra : son, contact, vision, goût, odeur), de cinq éléments (mahâbhûta : éther, air, feu, eau, terre), de trois humeurs (dosha : mucosité, air, bile), de six fluides (dhâtu : chyle, sang, chair, graisse, moelle, semence);
  2. prânamaya-kosha (enveloppe d'énergie vitale) : le corps imprégné du prâna ; il est constitué de cinq prâna (prâna pour la vie, vyâna pour la circulation sanguine, samâna sur l'assimilation de la nourriture, apâna pour l'élimination, udâna pour le développement spirituel), cinq prâna mineurs (nâga pour les vomissements, juma pour le sommeil, krikara pour la faim, devadatta pour le bâillement, dhananiaya pour la nutrition), de cinq organes d'activité (karmendriya : langue, mains, pieds, organes d'excrétion, organes de reproduction). Prâna est le souffle vital, le principe de vie. Là commence le corps subtil :  suksma-sharîra avec les deux enveloppes qui suivent
  3. manomaya-kosha (enveloppe de pensée) : le corps pénétré de pensée (manas) ; il est constitué de cinq organes des sens (jñânindriya : ouïe, toucher, vue, goût, odorat);
  4. vijñânamaya-kosha (enveloppe d'intellect) : le corps porteur de la connaissance. Vijñâ est la connaissance discriminante;
  5. et ânandamaya-kosha (enveloppe de béatitude) ou kârana-sharîra (corps causal) : le corps susceptible de béatitude (ânanda). Ânanda est la béatitude parfaite, la félicité divine, la joie spirituelle ineffable.

En chaque personne les 5 koscha sont plus ou moins développés. La médecine moderne agit sur la 1ère couche tandis que l’ayurveda et le yoga travaillent sur toutes les autres couches.

Les marma sont liés au corps physique mais aussi aux autres corps subtils.

ANATOMIE SUBILE :

L’acupuncture ayurvédique : le concept de kosthanga ou méridiens d’acupuncture à l’origine des thérapies par pression, par aiguilles ou par moxa (libération par la chaleur)

Les nadi : ont un rôle et une fonction plus que thérapeutiques, ils sont utilisés pour le progrès, l’évolution, pour se purifier et aller vers  un chemin intérieur et spirituel ou tout simplement dans un but de guérison

Le yoga et l’ayurveda parlent de 72000 nadi mais la Shiva Samhita mentionne 350000 nadi dans le corps humain dont 14 très importants. (tous les organes vitaux et nadi gouverneur et naissance)

 

Les nadi ou canaux d’énergie est d’être des véhicules où chemine l’énergie de la conscience appelée prana. Dr Baghwan Dash explique que « prana est la force de vie, l’élan vital »

L’univers est la manifestation de l’énergie cosmique et l’individu en est le microcosme. Il est la représentation exacte du cosmos en miniature. Ce qui fait vivre un être vivant, c’est l’énergie de la conscience que l’on nomme prana. Tant que le prana existe et circule dans le corps, l’être humain est en vie autrement la

conscience se retire avec le prana et le corps devient cadavre.

Les nadi distribuent le prana dans le corps, ils portent le prana et sont invisibles. Ils véhiculent les trois humeurs vata, pitta, et kapha. Lorsqu’il y a blocage dans ces circulations, un déséquilibre se crée.

 

LES CHAKRA sont en lien avec les nadi – ce sont des centres d’énergie symboliques souvent représentés par des lotus – au cours de sa vie on se pose des questions « qui suis-je ? pourquoi suis-je ici ? vers quel objectif je me dirige ? »

La philosophie enseigne que l’énergie n’est jamais perdue mais seulement transformée.  Le niveau de conscience de chaque chose, de chaque être vivant dépend de sa capacité à absorber le prana, à l’emmagasiner pour l’utiliser et surtout à le faire circuler en lui.

A chaque niveau, on gagne de plus en plus de conscience du minéral jusqu’à l’homme, et même au-delà !

Chaque chakra est lié à un nadi, à un organe, à un marma, une couleur et un système biologique dans le corps

Muladhara chakra – swasdisthana chakra – manipura chakra – anahata chakra – vishudha chakra – ajna chakra et sahasrara chakra ( nadi sushumna nadi)

 

Dans la pratique ayurvédique, la définition de point marma est quelque peu différente : il fait allusion aux jointures dans le corps humain où les muscles, les veines, les ligaments, les os et les articulations se croisent.

Néanmoins, les points marma ne sont pas seulement des points d’intersection : ils se trouvent où les trois forces vitales – collectivement référées comme les dosha – résident.(vata ; pitta, kapha)  Ces forces vitales sont ce qui détermine la constitution d’une personne, et qui lui donne sa condition corporelle (prakriti).

 

  • Mamsa (muscles)                                          11 marma
  • Shira (veines)                                                  37 marma
  • Snayu (ligaments et tendons)                   23 marma
  • Asthi (os)                                                           8 marma
  • Sandhi (joints et articulations)                  20 marma
  • Damhani (artères)                                         8 marma

 

Marma tchikitsa (massage) la thérapie par les mantra est cette science où l’on touche et masse les marma avec subtilité pour produire une énergie qui est l’énergie de la vie. Le prana qui augmentera Ojas, la lumière de l’Homme qui donnera un rayonnement, une lumière, une immunité à tout le corps, à tout l’être humain.

 

LE SON OM : est le mantra de la paix et de la sérénité par excellence.

Constitué de trois sons AUM

-          Le son A au niveau du nombril, il remonte de muladhara chakra jusqu’au plexus solaire

-          Le son U agit sur le plexus solaire, il remonte de manipura vers anahata et vishuddhi chakra

-          Le son M agit de la gorge jusqu’au sommet de la tête.

Le son Om a une action sur les trois dimensions de l’espace : la longueur, la largeur et la hauteur. Avec le son Om qui se prolonge, il est possible de sortir de ces trois dimensions. Le son Om est d’aller au-delà, il agit sur tous les chakra de bas en haut – la sonorité joue un rôle dans les mantra, il approfondit les effets.